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De l’infidélité, du mariage libre et du droit de la famille en Israël

Article publié dans Israël Magazine.

Le mariage libre, ou le fait d’ignorer l’infidélité, est quelque chose que la loi juive ne reconnaît pas. La violation la plus grave qui existe dans le cadre du mariage est lorsque l’épouse d’un homme a des relations intimes avec un autre homme. De quoi donner à réfléchir à ceux qui pratiquent l’échangisme, ou le mariage libre.

Cela est vrai même lorsque les deux époux – consentants – ont un mariage libre, et également lorsqu’ils décident tous les deux de se rendre à une soirée “échangiste”. Un tel comportement, même s’il ne se produit qu’une fois, pourrait porter une atteinte grave aux droits de la femme vis-à-vis de son époux.

Il n’existe pas d’égalité dans ce domaine. Un homme peut faire comme bon lui semble et avoir des relations intimes avec une autre femme, à condition qu’elle soit libre (veuve, divorcée, célibataire) et ne soit pas l’épouse d’un autre.

Il est interdit à l’épouse d’avoir une relation amoureuse ou intime avec un autre homme même si son mari y consent. Cela peut jouer contre elle, et son époux pourra s’en servir dans le futur.

La femme peut faire à son époux beaucoup de torts, et il peut tout pardonner, sauf l’infidélité. Même un époux qui souhaite pardonner l’infidélité n’est pas autorisé à le faire, mais il est obligé de lui donner le Guet.

Une femme qui a des rapports sexuels avec un autre homme est considérée comme “une femme qui a commis l’adultère envers son époux”, et elle est interdite à la fois à celui-ci et à l’autre homme (son amant), même s’il est question d’un événement ponctuel.

Des sanctions sont appliquées à l’égard de l’homme lorsqu’il se refuse, c’est-à-dire, lorsqu’il n’a pas de relations sexuelles avec son épouse. Au-delà, il n’y a pas d’égalité entre les époux. Tant que l’époux remplit son devoir conjugal envers son épouse, il est peu probable que le tribunal lui impose une quelconque sanction. Si l’épouse se tourne vers le tribunal et montre des photos de son époux avec une autre femme, que l’époux demande une réconciliation, et son pardon, et s’il convainc le tribunal qu’il souhaite sincèrement s’amender, il y a une chance raisonnable que le tribunal demande à l’épouse de donner une autre chance à son époux. Une telle chance ne sera pas accordée à l’épouse.

L’époux peut pardonner à son épouse de nombreux torts qu’elle pourrait lui faire, des blessures qu’elle pourrait lui causer à l’exception d’une – l’infidélité.

La religion juive est claire et décisive à ce sujet et ne permet pas à l’époux de pardonner à son épouse si elle a commis l’adultère de son plein gré.  En cas d’une telle infidélité, il est interdit  à l’époux de continuer à avoir des relations intimes avec elle.

La question se pose, pourquoi dans les autres cas l’époux aurait pu pardonner et dans ce cas-là non ? Le point ici est qu’il ne s’agit pas seulement d’une violation d’un des conjoints envers l’autre, c’est-à-dire de quelque chose de lié à des problèmes de confiance, mais quelque chose de beaucoup plus grave, une violation à une loi dont l’objectif est de préserver la pureté familiale. Ainsi, leur consentement à continuer à vivre ensemble si l’infidélité est prouvée n’est pas recevable dans la religion juive.

Le résultat de l’infidélité de l’épouse envers son époux est la perte de pension alimentaire de la femme et du montant de la Kétouba, et cela uniquement, mais pas la perte des biens, ni de la garde des enfants. Et cela est important à savoir – afin de réfuter l’opinion selon laquelle une femme qui a été infidèle perds tous ses biens et ses enfants.

En conclusion : la situation entre les hommes et les femmes dans tout ce qui est lié à l’infidélité est déséquilibrée. L’épouse infidèle perd beaucoup plus que l’homme infidèle. Bien qu’elle ne perde pas la garde des enfants ou sa part dans les biens communs, un divorce peut lui être imposé, et elle perd son droit à une pension alimentaire et au montant de la Kétouba. Une épouse infidèle peut être forcée à divorcer. Concernant un mari infidèle – non. Même devant le tribunal aux affaires familiales dont l’approche est plus libérale et permissive que celle du tribunal rabbinique, l’épouse infidèle à son mari perd, dans de nombreux cas, sa pension alimentaire, puisque le tribunal civil statue également selon le droit personnel et juge selon les règles de la loi juive en matière de pension alimentaire de l’épouse.

Pour le tribunal rabbinique, afin de prouver que l’épouse a été infidèle le tribunal doit recevoir des preuves concluantes et sans équivoque, c’est-à-dire – recevoir une preuve claire de deux témoins qui ont vu l’acte physique de l’infidélité, ou une autre preuve comme une photo de l’acte ou un aveu du conjoint infidèle devant le tribunal.

Puisque l’infidélité dans la vie conjugale implique l’accomplissement de relations intimes, il n’y a en fait aucun moyen de présenter des preuves d’infidélité sans porter une certaine atteinte à la vie privée, qu’il s’agisse du conjoint infidèle et de l’amant ou de l’amante. La ligne de démarcation légale qui détermine dans quelle mesure il est possible de porter atteinte à la vie privée d’une personne  est une question que les tribunaux civils et les tribunaux rabbiniques traitent beaucoup, et ils ne sont pas toujours en accord sur ce sujet. Nous en parlerons dans un autre article.

 

 

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